Virginie d'Abbadie, la Dame d'Abbadia
Virginie Vincent de Saint-Bonnet naquit le 10 août 1828 à Lyon et grandit au château de Pollet dans le département de l'Ain. Issue de branches familiales bourgeoises et aristocratiques, elle reçut une éducation culturelle érudite à la hauteur de son rang.L'esprit vif et l'âme sensible, l'un des traits de sa personnalité qui perdura sans s'altérer était sa passion pour la musique et notamment le piano. Elle était capable de jouer pendant des heures les airs de compositeurs contemporains, tels que Chopin ou Bach, ou plus anciens, comme Mozart.
Nul ne sait pour quelle raison elle se trouvait encore célibataire à l'âge de 27 ans, mais sa rencontre avec Antoine d'Abbadie s'avéra suffisamment intense pour que ce vieux garçon obtienne assez facilement son consentement au mariage. Les noces eurent lieu le 21 février 1859 à Lyon, dans les terres de la fiancée, comme le veut la tradition.
Virginie d'Abbadie revêtit un rôle de premier plan dans la construction de son château, dont elle assura le suivi du chantier sur le terrain et fut responsable de nombreux choix décoratifs. Cela correspondait aux fonctions féminines dans la société du XIXe siècle, Virginie étant chargée, come toute femme de son époque, des relations sociales et de l'entretien de leur maisonnée. Elle était d'ailleurs toujours louée par ses hôtes pour son hospitalité. Mais elle n'en restait pas moins une femme d'esprit, ce qu'admirait notamment son jeune ami, l'écrivain rochefortais Pierre Loti.
Sous les auspices de Virginie, Pierre Loti séjourna souvent à Abbadia, appréciant son ambiance intemporelle et pittoresque, crapahutant sur les falaises et les sentiers de son domaine, l'inspirant pour des compositions élégiaques néo-romantiques. Il affirmait devoir à Virginie d'Abbadie son initiation du Pays basque, lui dédicaçant son ouvrage emblématique Ramuntxo en 1897.
Virginie d'Abbadie fut terrassée par le décès de son époux en 1897, mais n'en conserva pas moins sa vivacité et son énergie. Elle décéda quatre ans plus tard, en 1901, à l'âge de 73 ans, et repose à ses côtés dans la crypte située sous le choeur de leur chapelle. Sa sépulture porte une épitaphe qui reste à méditer : "Ma reconnaissance a porté ma croix". Bibliographie
- DELPECH V., Le château d'Abbadia à Hendaye: le monument idéal d'Antoine d'Abbadie, 3 volumes, thèse de doctorat d'Histoire de l'art, Université de Pau et des Pays de l'Adour, 2012.

Document du jour
Etats civils de l'Ain (Arch. Dép.)
Etats civils et registres paroissiaux de Paris
Fonds patrimonial de la médiathèque de Rochefort (17)
Fonds Pierre Savorgnan de Brazza (ANOM)
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Album d'Orient
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Cahier sans titre "Egypte"
Carnet Des choses et non des mots
Carton Construction du Château
Carton Correspondance Construction Premier Observatoire Sanatorium
Correspondance de Pierre Savorgnan de Brazza, carton n°2
Correspondance de Pierre Savorgnan de Brazza, carton n°3
Correspondance Vincent de Saint-Bonnet
Fonds photographique Personnages
Journal intime de Pierre Loti
La chambre de Virginie vue vers le Nord
Le vestibule, vue des vitraux héraldiques
Lettre à Virginie d'Abbadie (1864)
Lettre à Virginie Vincent de Saint-Bonnet (1859)
Lettre au contre-amiral Maurice Exelmans (1864)
Lettre de Tirso de Olazabal à Virginie d'Abbadie (1876)
Lettre de Virginie d'Abbadie (28 sept. 1868)
Lettre de Virginie d'Abbadie (7 fév. 1868)
Mausolée de Qaitbay (Le Caire)
Portrait du contre-amiral Maurice Exelmans
Virginie d'Abbadie et sa nièce assises sous le porche du château
Virginie d'Abbadie et un anonyme éthiopien
Vue de la pointe du Sérail (Istanbul)
Vue du canal Khalig El Masri (Le Caire)
Antoine d'Abbadie (1810-1897)